![]() |
![]() |
![]() |
|||||||||||||||
Bordeaux A Du Talent |
![]() |
||||||||||||||||
Edition du 05/07/2022 | ![]() |
||||||||||||||||
![]() |
|||||||||||||||||
![]() |
|||||||||||||||||
![]()
![]()
![]()
> Nos dégustations de la semaine
|
Château HAUT-MARBUZET
❤❤❤❤❤ Au sommet, incontestablement, et cela vient récompenser un formidable rapport qualité-prix-plaisir. En effet, ce cru, marqué par la ?patte? et la passion d?Henri Duboscq, renvoie à un jardin d?enfants un bon nombre de crus surbarriqués et beaucoup plus chers. Il faut dire qu?Henri, secondé par ses fils Bruno et Hugues, est particulièrement chaleureux et sait de quoi il parle quand on aborde le sujet de l?élevage en barriques ou du terroir.
Un vignoble de 66 ha, complanté à 50% de Cabernet-Sauvignon, 40% de Merlot, 5% de Cabernet franc et 5% de Petit Verdot. L?âge moyen des vignes est de 30 ans. Les vendanges sont manuelles avec recherche de surmaturité. Les vins sont élevés en barriques neuves pour chaque millésime, mais avec une maîtrise exceptionnelle pour choisir l?origine du bois et ne pas ?abrutir? le vin, avec les essences à grain fin adaptées à son cru. Il faut dire qu?une expérience de quelque cinquante années, cela aide... Henri Duboscq nous explique que ?2020 est une petite récolte, et probablement est-ce dû à la sortie moindre, la vigne ayant besoin de se reposer un peu après plusieurs années généreuses comme 2017, 2018 et 2019. Il faut respecter cela, de temps en temps la vigne marque une pause. Nous avons aussi connu d?importantes perturbations météorologiques, notamment une pluie abondante en Avril. Les vignes se sont gorgées d?eau, l?herbe a beaucoup poussé, nous avions du mal à la contenir surtout que l?on ne pouvait pas faire passer les tracteurs sur ces sols détrempés. Cette herbe a fait concurrence à la sève des vignes. La sécheresse estivale n?a rien arrangé... Il n?est pas tombé une goute d?eau en deux mois soit du 17 Juin au 12 Août. Ce qui explique pourquoi les raisins n?ont pas grossi. Peau épaisse, pépins importants et donc très peu de jus dans les grains. Ce déficit quantitatif fort heureusement s?accompagne d?une très belle réussite qualitative. Les baies ont dominé le jus et donc les tanins, il fallait bien laisser mûrir les raisins, ce qui fut le cas ici, où nous avons obtenu des richesses tanniques importantes. 2020 à la dégustation donne une bouche d?une délectable tendreté qui précède une puissante mais suave texture tannique. L?ensemble créé une saveur délicieuse dominée par l?onctuosité des Merlots donnée par l?argile bleue sur laquelle ils sont plantés. Cette argile bleue qui s?est gorgée d?eau pendant les mois d?Avril et de Mai l?a restituée dans les périodes de canicule et donc la vigne n?a pas souffert de stress hydrique, évidemment cela n?a pas été évident, cela n?a pas été suffisant pour faire gonfler les raisins. Le fruité et l?amplitude de la matière avivés par une maturité exceptionnelle des tanins créé un désir irrépressible d?avaler la gorgée pour en prendre une autre et renouveler ainsi l?impression de délice. Le contexte économique est difficile, notre Château Haut-Marbuzet est extrêmement apprécié en restauration, mais en ce moment c?est porte close? Les vieux paysans comme moi savons vivre avec ce que nous avons, nous attendrons des jours meilleurs?? On ne présente plus cette grande référence du bordelais, un incontournable, ce Saint-Estèphe 2018, archétype de ce que doit être un grand vin typé de Bordeaux, concentré, de robe foncée, avec beaucoup de structure, au nez complexe où prédominent le cassis, la groseille et le cuir, charpenté et gras, de bouche puissante dominée par les fruits cuits à noyau et les sous-bois, de grande garde (40 €). Toujours remarquable, ce 2017, très séduisant, mêle concentration aromatique et souplesse, un vin aux senteurs de griotte mûre, coloré, de bouche soyeuse et persistante avec ces nuances de fumé́ caractéristiques, toujours très fin (35 €). Vous allez encore exciter vos papilles avec ce 2016, dense et corsé, aux notes fruitées, épicées, avec une belle concentration représentative du millésime, un vin charnu et structuré, de couleur pourpre, riche en arômes, où dominent en bouche les fruits rouges frais et une note poivrée, un vin qui mérite un peu de patience (39 €). Le 2015, de couleur grenat intense, bien charnu comme nous les aimons, aux notes de pruneau, est un vin marqué par son équilibre et son harmonie, qui associe puissance et distinction, de garde, naturellement (47 €). Le 2014, sent les petits fruits cuits, mêlant puissance, typicité et souplesse, de robe grenat soutenu, très aromatique en bouche, aux tanins très équilibrés. Le 2013, bien corsé et savoureux, aux tanins riches, souples, est bien équilibrés, au nez intense (mûre, groseille, épices...), en bouche très parfumée, avec des notes de cerise mûre et de truffe, fondue et intense. Superbe 2012, ?chatoyant?, dit Henri Duboscq, d?une puissance en bouche, un grand vin, charmeur, très parfumé (griotte, humus...), mêlant exubérance au palais et finesse tannique avec une très jolie finale grillée, le style parfait de Haut-Marbuzet dans sa jeunesse. Le 2011, est plus ?Saint-Estèphe?, avec une belle structure, dense et persistant, bien corsé, qui sent bon la framboise, la prune et l?humus, d?excellente bouche. Très grand 2010, qui dégage un très beau nez intense, des tanins bien présents mais enrobés, un vin très équilibré, dense au palais, où dominent la fraise des bois mûre et le poivre, mêlant structure et charnu, de grande garde (55 €). Le 2009 est splendide : de la finesse, de la complexité, de l?amplitude, un très grand vin où s?entremêlent la fraise des bois mûre, la griotte et l?humus, un vin corsé et gras, aux tanins bien présents et fondus à la fois, un millésime déjà très séducteur mais de grande évolution. On poursuit avec ce 2007, classique du millésime, ample, très parfumé, tout en souplesse, aux connotations de fruits, de cannelle et d?humus en bouche, c?est un vin parfait, notamment, avec un rôti de veau en croûte ou des magrets de canard aux champignons. Le 2006, est très typé par ce terroir de Saint-Estèphe, d?une complexité certaine, avec des nuances de myrtille et de grillé, de bouche puissante. Le 2005, se goûte très bien, dense, souple, structuré, au bouquet subtil et intense à la fois, un vin qui développe des arômes séduisants de cassis et de sous-bois, puissant. Le 2004, est exceptionnel, très parfumé, complexe, aux nuances de fruits noirs macérés, de cuir et d?épices, de bouche charnue mais distinguée (un cadeau pour 50e environ). Le 2002, est dans lignée, un beau vin ample, riche au nez comme aux papilles, avec ces notes de mûre et d?humus, aux tanins savoureux, dense. On se régale avec le 2001, à la fois très souple et dense, d?une grande ampleur, développant un nez envoûtant où les fruits cuits côtoient le poivre rose et le musc, d?une longue finale, idéal sur une cassolette de ris et rognons de veau à la moutarde ou un simple tournedos grillé. On s?oriente ensuite vers ce qui fait la force d?un grand vin, sa capacité d?évolution, en faisant un ?saut? vers ce 1990, d?une grande longueur, au nez comme en bouche, avec ce côté légèrement ?rancio? qui lui va parfaitement, aux tanins généreux, avec cette bouche bien charnue, ample et séduisante. Le 1989, est plus ?chaud?, dominée par les fruits à noyau et la cannelle, un vin que l?on appréciera sur un foie gras aux figues, par exemple. Le 1987, parvient à maturité, il est à son apogée. Le 1986, est superbe, robe rouge teintée cerise noire, de bouche très équilibrée, au nez où se devinent les fruits mûrs, l?humus et les épices (cannelle, poivre), opulent, mêlant charpente et distinction, un très grand vin parfait avec un veau en cocotte aux épices ou une pastilla de pigeon. Le 1982, ne fait pas son âge, mêlant densité et harmonie, où dominent la réglisse et les épices, de bouche intense, vraiment remarquable. Le 1978, est très classique, et du millésime et de son terroir, où se décèlent des connotations de de fruits à noyau et de fumé, un vin ample, tout en bouche comme le 1975, surprenant par sa vivacité, sa couleur, son ampleur, comme ce grand 1970, lui aussi, d?une bouche dense, subtilement parfumée (champignons, cuir), avec des tanins raffinés, il emplit le palais. Voir également le Médoc Château Layauga-Duboscq. Henri, Hugues et Bruno Duboscq |
Château du ROCHER |
Château HAUT-ROCHER |
© SARL MALTA. Reproduction interdite - Mentions légales |